jeudi 5 octobre 2017

Cher journal #1 : Pourquoi j’ai compris qu’il fallait que je sois égoïste pour le bonheur de toute ma famille



Cher journal...

Aujourd’hui est un jour comme les autres. Réveil à 6h30 après une longue nuit de tétées et de coupures de sommeil, préparation personnelle en un quart d’heure chrono et préparation de ma fille pour la déposer chez sa mémé. D’habitude, ma journée est très quelconque. Après une longue journée de travail (en tant que stagiaire), nous rentrons tout fatigués, mon mari et moi, rejoindre notre petite chipie et suivre le rituel de chaque soir : jeux, dîner, bain et dodo. 

Mais aujourd’hui et depuis presque un mois déjà, il s’est passé une chose extraordinaire dans ma vie de maman super débordée et se sentant toujours super coupable : j’ai décidé de prendre du temps pour moi !!

Après presque 9 mois passés à la maison pendant ma grossesse afin de mieux en profiter et histoire de ne pas trop me fatiguer (je venais de réussir à mon mémoire de fin d’étude et étais supposée commencer mon stage professionnel), j’ai décidé de rester encore le temps qu’il fallait avec mon bébé à la maison après mon accouchement. 

Peu à peu, malgré ma joie d’avoir ma petite chérie à mes côtés et de la voir grandir de jour en jour, je commençais à me lasser voire à déprimer de ma sédentarité. En effet, la femme active que j’avais toujours été (bon je n’étais pas non plus wonder-woman ou Angela Merkel) commençait à très mal vivre son manque de temps et sa nouvelle routine de femme aux fourneaux. Je ne veux absolument pas dire par là qu’être femme au foyer est rabaissant, loin de là, puisque je considère que ce travail à plein temps est le plus difficile et le plus endurant du monde, mais seulement que le fait de rester à la maison me laissait tourner en rond toute la journée, ne trouvant le temps de m’occuper que de la cuisine une fois que ma fille faisait sa sieste (c'est-à-dire presque jamais). 

Avec le passage des jours, des semaines et des mois qui étaient pour moi interminables, je me voyais faner, ne plus avoir aucune féminité avec ces joggings de maison qui ne me quittaient plus et me lasser de moi-même, de ma vie, de ma famille et des personnes que j’aimais le plus au monde, encore et encore. J’avais pourtant CHOISI de garder moi-même ma fille à la maison, parce que cette petite chérie, je l’avais tant attendue et désirée lorsque j’étais enceinte. Il était de mon devoir, autant que mère qui avait fait le choix d’avoir son enfant, de lui donner tout mon temps et de veiller à ce qu’elle soit la plus épanouie possible. Tous ces mois d’attention et de garde à la maison, je ne les regrette aujourd’hui pas du tout, car je les vois aujourd’hui porter leurs fruit mais c’est moi qui ais le plus « souffert » de cet oubli de la personne que j’étais.
En effet, j’avais oublié la femme que je représentais, j’avais oublié mes résolutions, mes objectifs, mes passions, ma coquetterie féminine et bien d’autres traits de ma personnalité. Je me suis vraiment oubliée. Je devenais très nerveuse à l’idée de ne pas bien faire les choses avec ma fille. Je me souciais pour elle de tout, au point d’en arriver à me rendre malade pour une simple tâche mal accomplie. Sans vous parler de ces remarques extérieures de la part de quelques personnes de notre entourage qui me tuaient à chaque fois à petit feu dans mon fort intérieur. Autant vous dire que les choses me dépassaient et que ce mode de vie devenait insupportable même pour mon couple. 

A un moment donné, en voyant que je perdais petit à petit goût à la vie et que j’étais sur mes nerfs même avec ma fille, je compris qu’en voulant bien faire, je faisais absolument fausse-route. Sacrifier ce qu’on est, avec tout ce que cela comporte, pour s’occuper des autres même si c’était les personnes les plus proches à mon cœur, était une très très mauvaise idée.

Entre-temps, une fois les 9 mois de ma fille atteints, la diversification alimentaire mise en place et les tétées diminuées, mon mari et ma maman m’ont encouragée à passer mon stage obligatoire afin de finir mes études et obtenir mon diplôme. A ce moment là, maman était en congé pour trois mois de vacances scolaires d’été et mon futur boulot n’exigeait ma présence que pour la moitié de la journée. « ZE best timing » pour sauter le pas quoi ! 

Malgré le trop plein de culpabilité et d’incertitude que je ressentais, je  ne vous raconte pas ma joie folle et immense de pouvoir à nouveau remettre mes jeans/baskets (oui je sais, ce n’est pas encore le top du glamour) pour aller bosser chaque matin. En plus, j’y allais avec mon mari, donc on gagnait cette heure et demi d’aller-retour à passer en tête à tête chaque jour, ce qui était un vrai exploit dans notre vie de parents. Je redécouvrais les joies des conversations entre adultes et le plaisir du travail. Je redevenais petit à petit la MOI d’avant. Cette nouvelle routine plus amusante faisait naître en moi de nouveaux objectifs, l’objectif de retrouver mon corps de jeune fille, l’objectif de réaliser au moins un de mes rêves même en jouant mon rôle de maman, l’objectif d’améliorer ma vie matrimoniale et de la rendre plus forte que jamais et enfin l’objectif d’être la meilleure version de moi-même pour le bonheur de ma fille, de mon mari et de ma famille. C’est alors que je me suis entretenue avec mon mari pour mettre au point un emploi du temps type afin de partager les tâches de la maison équitablement tout au long de la semaine. Nous avons donc mis au point un système de division des journées avec pour chacun, une journée sur deux de repos ou d’après-midi libre. Ainsi, je me disais que j’avais au moins un après-midi sur deux à MOI, où j’étais libre de mon temps et de mon corps, ce qui m’a permis de m’inscrire dans une salle de sport pour mieux m’aider à perdre mes kilos de grossesse en trop. Les journées du week-end étaient exclusivement consacrées à notre fille et à nos familles. Et pour ne pas oublier notre couple qui avait lui aussi un droit sur nous deux, on s’était promis d’avoir au moins une sortie en amoureux toutes les deux semaines pour papoter de tout et de rien ou juste pour apprécier le silence à deux.

Aujourd’hui en y repensant, je remarque les effets incroyables que cette répartition du temps a eu sur moi. J’étais plus en forme, plus motivée pour faire les choses, plus calme et j’étais à chaque fois on ne peut plus impatiente et heureuse de retrouver ma fille à la fin de la journée. Elle me manque certes terriblement et la culpabilité est devenue mon parasite perpétuel mais je sais que je fais tout ceci avant tout pour elle, pour être la meilleure maman possible pour elle et agir de la façon la plus sereine possible avec elle. Après tout, dans quelques mois, quand mon stage aura pris fin, je reviendrais à mon rôle de femme au foyer et je penserais à mon avenir professionnel selon les conditions du moment mais j’aurais toujours cet après-midi sur deux pour en faire ce que bon me semble. 

On ne doit jamais oublier que toute la famille repose toujours sur la maman et qu’une maman épanouie engendre des enfants épanouis et une vie familiale épanouissante. Oui je suis un peu égoïste de prendre du temps pour moi, mais ce n’est que pour le bonheur de ma famille finalement.

Emna, with love.

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